Revoilà la dragonne, en retard de deux semaines ! (Oups. Mais elle essaye de déménager, ça compte comme excuse, non ? Non ? Ah…)
La dernière fois, on a parlé d’influence (ou… non-influence) de la Lune sur les loups, les humains, et le mélange des deux. Cette semaine, on enchaine avec ce qui reste la particularité number 1 des loups-garous : les transformations (ou changement, ou mutation, ou peut importe le nom). Pour des raisons… évidentes… la classification en « chez les loups/chez les humains/chez les loups-garous » ne pourra pas être respectée (ce qui me perturbe beaucoup trop), donc… improvisons !
1. Mais quand donc ?
La première question à se poser quand on met au point un système de transformation des loups-garous, c’est sans doute : « est-ce qu’elle est volontaire ou involontaire ? »
Et là… j’aurais tendance à dire que ça dépend de votre « origin story », ou « comment diable sont apparus mes premiers loups-garous » ? Et là, on peut avoir deux grands cas de figure.
Le premier cas : tout vient d’une malédiction (ce qui est fréquent dans les mythes/légendes/histoires sur la lycanthropie). Quelqu’un.e a « mal » agi (peu importe comment) et s’est retrouvé puni en étant forcé.e de prendre une apparence animale à intervalle régulier (toutes les nuits, à chaque pleine lune, amusez-vous). Dans cette configuration-là, il n’est pas illogique que la transformation soit totalement involontaire et soumise à un déclencheur extérieur.
Le second cas : les loups-garous sont une espèce à part entière. Dans ce cas, je ne vois pas grand-chose qui soit en faveur d’une transformation involontaire. Plutôt l’inverse, en fait. Et ça tient en un mot : évolution. Je ne vais pas vous faire un cours sur la théorie de l’évolution (même si j’en ai très, très envie), mais en (très, très) résumé, l’idée générale, c’est la suivante. Si vous avez des caractères qui vous confèrent un avantage quelconque (être plus grand, mieux digérer une nouvelle source de nourriture, mieux résister à une maladie), alors vous avez plus de chance de vous reproduire et de transmettre cet avantage à vos descendants.
Et se changer en loup… hé bien ce n’est clairement pas inintéressant. Notamment, ça permet de pouvoir chasser de façon plus efficace (par exemple en absences d’armes à feu) et plus discrète (parfait pour ne pas se faire prendre à braconner)… Et si c’est à volonté, ça permet aussi de ne pas le faire en cas de danger (mode chasse aux sorcières ou grandes battues aux loups, où il vaut mieux faire profil bas). Bref, un loup-garou capable de contrôler ses transformations a des avantages supérieurs à un loup-garou dépourvu du moindre contrôle. Il a donc plus de chance de se reproduire (parce qu’il n’a pas fini sur le bucher ou en carpette) et de transmettre cette capacité. Résultat, le caractère « j’ai le contrôle » finit par se répandre dans la population, jusqu’à ce que tous les loups-garous le possèdent.
2. Mais comment donc ?
Ah, là, on attaque les choses sérieuses. Concrètement, ça se passe comment une transformation ? Et là, j’ai eu beau chercher, j’ai pas trouvé des masses de discours scientifiques. C’est étonnant, n’est-ce pas ? Donc… on va extrapoler.
2a. Une question de squelette
Si on regarde un squelette de loup et un squelette d’humain, la première chose dont on se rend compte, c’est qu’il n’y a pas tant de différences que ça. Niveau plan général, on a les mêmes os, dans le même nombre, dans le même ordre (en biologie, on parle d’homologie, c’est illustré par la jolie image ci-dessous et oui, c’est encore la faute de l’évolution : les loups et les humains ont un [très lointain] ancêtre commun). Ce qui change, c’est leur taille et (un peu) la manière dont ils s’articulent les uns aux autres.
Concrètement, ça veut dire que lors d’une transformation, les os de notre loup-garou n’ont aucune raison de se casser. Ils vont s’étirer ou s’agrandir, changer de forme, modifier un peu leurs articulations… mais c’est tout. Par exemple, le bassin va considérablement réduire de taille (il soutient tout le poids du corps chez les humains alors que ce n’est pas le cas chez le loup), et les omoplates vont grossir (parce qu’elles vont devoir supporter plus de poids que chez l’homme).
La seule exception à cette règle générale concerne la queue du loup, notoirement absente chez les humains. Chez les humains, il ne reste que quelques vertèbres qui se sont soudées pour former le coccyx. Mais clairement, le compte n’y est pas. Donc, soit il faut faire apparaitre l’os de nulle part, soit il faut casser le coccyx. Kai kai kai.
Ah, et puis la tête, bien sûr, qui ne doit clairement pas être une partie très agréable. Mais bon, on a rien sans rien !
Ce qui est valable pour les os l’est aussi pour les muscles, les tendons, les nerfs, les vaisseaux sanguins, les organes internes. D’une certaine manière, une transformation est plus une question de réorganisation/adaptation qu’une question de tout casser et de tout reconstruire.
2b. Réparation magique
Qui dit loup-garou dit généralement guérison accélérée. Et c’est assez cohérent avec le déroulement de la transformation, en effet. Parce qu’étirer des os ou des muscles nécessite de créer de l’os, du cartilage, des fibres musculaires, des veines… Bref, le même processus que lorsqu’on grandit ou qu’on se soigne, mais en très accéléré.
Donc, oui, ce n’est pas illogique que les loups-garous guérissent relativement vite. Par contre, non, ça ne va pas se faire d’un coup d’un seul. Accélérer, oui, mais c’est tout !
Bon, il y aurait sans doute encore beaucoup à dire sur les transformations, mais ça suffira pour le moment, je crois ? Si vous avez des questions, n’hésitez pas à passer en commentaire !
3. Bibliographie
Bon, pour des raisons évidentes, pas d’articles scientifiques pointus cette fois ! À la place, je vous mets quelques ressources accessibles sur l’évolution.
– Un dossier sur le darwinisme
– Des cours complets sur l’évolution
– Pour lire Darwin dans le texte
Et pour le reste des articles de la série Loup-Garou, c’est par là !